Le déclin de l'empire Mariah Carey n'est définitivement plus d'actualité. Après des années de doutes et d'échecs qui avaient pousse Virgin Records à lui offrir 28 millions de dollars pour rompre leur contrat, la chanteuse a parfaitement réussi son retour musical. Un renouveau artistique qu'elle doit à un homme, Mark Sudack, l'un des managers de son nouveau label, Island Def Jam. Il se chuchote même qu'elle aurait l'intention de partager bien plus que la musique avec lui!
La rumeur court effectivement depuis une dizaine de jours et la diva américaine (35 ans) n'a rien fait pour la démentir: en juin pro-chain, elle pourrait dire oui à son sauveur. Le couronnement d'une relation ultra secrète qui dure depuis un an. Jusqu'à présent, l'ex-madame Mottola a réussi à protéger Mark de la fureur des médias, mais elle en aurait assez de se cacher. Début décembre, en tout cas, elle est apparue aux Billboard Awards, a Las Vegas, avec un magnifique solitaire à son annulaire. Et elle a pu fièrement l'exhiber, puisqu'elle a remporté pas moins de cinq trophées au cours de la soirée. Rebelote aux prochains Grammy Awards, les 48es du nom, qui se dérouleront le 8 février prochain?
Mariah a obtenu huit nominations, dont celle tres prisée dans la catégorie Album de l'année pour The emancipation of Mimi, l'opus de sa renaissance (7 millions d'exemplaires vendus) après une année 2001 maudite, au cours de laquelle elle avait été internée dans l'unité psychiatrique d'un hôpital new-yorkais. Avec plus de 165 millions de disques écoulés, “the biggest selling female in the world” (celle qui vend le plus au monde) ne savait plus qui elle était. Sa rupture d'avec Luis Miguel, le crooner mexicain qui lui avait offert un bracelet d'une valeur de 1,5 million d'euros, et l'échec de son album Glitter et du film du même nom l'avaient détruite. La page est tournée. Pas oubliée, nuance.
Marraine de la Star Ac 5, Mariah était à Paris le week-end dernier pour assister à la finale que TF1 et Endemol ne voulaient pas. Dans les couloirs d'Universal, on se demande, en effet, comment le vainqueur va réussir a vendre assez de disques pour couvrir l'avance sur recettes d'un million d'euros qui lui a été attribuée ! Le papillon Carey a pris son envol sans que la réponse n'ait été trouvée. La chanteuse est remontée à bord de son jet privé afin d'assister, ce 19, à la remise des Radio Music Awards, à Las Ve-gas, avant de jouer les mamans Noël dans son cocon new-yorkais. Avec qui vous savez…
Pour la première fois depuis Butterfly, sorti en 1997, vous avez retrouvé votre place à la tête des ventes aux Etats-Unis et dans le monde entier. Vous y avez toujours cru?
Oui. Même dans mes plus grands moments de deprime, je n'ai jamais renonce a mes rêves d'entant. Je dirais même à mes prières, car je voulais chanter. A 6 ans, je me prenais deja pour une célébrité. J'étais une petite reine du glamour quand j'étais gamine. J'ai des photos de moi, haute comme trois pommes, où je pose en bikini, allongée sur une plage. Le plus drôle, c'est que j'ai signé sur un de ces clichés mon premier autographe!
Comment expliquez-vous votre spectaculaire dégringolade, alors que vous veniez de signer un contrat record de 100 millions une dollars avec la maison
de disques Virgin?
Cela ne peut se comprendre sans prendre en compte ma vie entière. Je suis le produit d'un métissage culturel — un père noir et une mère blanche —, ce qui a brouillé les cartes. J'ai ressenti d'énormes difficultés pour assumer mon identité mixte. En Amérique, les gens vous perçoivent comme appartenant à une communauté. Or, j'étais trop blanche pour être considérée par les Noirs et trop noire pour les Blancs. II fallait que je travaille trois fois plus pour me faire reconnaître. J'ai donc travaille, toute ma vie, jusqu'à la rupture.
Vous avez souffert du racisme?
Oui, et cette souffrance est inscrite dans mes gênes ! Ma mère, une chanteuse d'opéra d'origine irlandaise, a été bannie de sa famille pour avoir épouse un Noir un Afro-Vénézuélien, en fait). La voiture de mes parents a été détruite, leur chien empoisonné… Mais ce n'est rien, comparé à ce que jai vécu l'école. Je me souviens de ce jour ou j'ai emmené une copine de classe chez mon père — mes parents se sont séparés quand j'avais 3 ans. Elle n'avait jamais vu un Noir et a éclaté en sanglots. Elle aurait vu le diable qu'elle n'aurait pas réagi autrement. Je n'ai jamais oublié.
Toute ma vie, j'ai pensé qu'il devait y avoir un problème avec moi. Petite, je me demandais si la famille de ma mère ne nous avait pas désavoués par ma faute. Si l'union de mes parents était “mal,” qu'étais-je moi, alors?
C'est réglé?
J'ai encore en moi cette insécurité profonde, mais, avec ma thérapie, j'entrevois le bout du tunnel… C'est un long cheminement qui commence a porter ses fruits… J'ai appris à comprendre que je ne réussirais pas à plaire à tout le monde.
Et à l'accepter?
Oui, je suis vraiment heureuse.
D'autant que l'amour a re-frappé à votre porte. Ne serait-ce pas votre divorce d'avec Tommy Mottola, le président de Sony Music, qui vous a fait perdre le fil de votre existence?
En quittant mon mari, j'ai cru, à tort, avoir recouvert ma liberté, c'est vrai. Je devais prouver que j'étais capable de rebondir, mais j'avais perdu mes repères. J'ai poussé mes limites assez loin. A cette époque, je ne mangeais plus, je ne dormais plus, j'étais devenue une machine à vendre des disques. Je sentais la dépression m'envahir, mais personne ne se souciait de ma santé. Nul ne semblait s'inquiéter de ce qui allait se passer.
La tentative de suicide, par exemple?
Tout cela est tellement éloigné de ma nature. Si vous saviez à quel point mes croyances rendent l'idée même du suicide absurde. Mais dans l'esprit des gens, une star dépressive, forcément, ça se taille les veines.
Se marier, faire un enfant, cela ne vous semble pas d'excellents médicaments?
(Rires.) Je souhaite garder un homme à mes côtés. Un père potentiellement génial. Mais je ne suis pas obsédée par l'idée d'avoir un enfant. J'aimerais, mais il aurait à porter le fardeau de m'avoir comme mère! Je n'ai aucune envie de reproduire ma propre histoire.
Autre signe qui ne trompe pas quant à votre re-naissance: on parle de vous pour jouer dans le prochain James Bond. Vous confirmez?
J'étudie différentes propositions au cinema. Les projets ne manquent pas. Je devrais lancer ma propre ligne de bijoux aussi et surtout m'impliquer dans l'écriture d'un livre pour enfants. J'ai besoin de m'investir dans ce que je fais. Je ne voulais pas émettre l'idée et laisser quelqu'un se débrouiller avec. Je vais m'y mettre très bientôt. (In-titulé Automatic Princess, l'ouvrage devrait raconter le parcours de Mariah au travers de celui d'une jeune orpheline métisse.)
Vous allez vous rendre à Las Vegas, où vous pourriez décrocher une nouvelle récompense aux RMA. Va-t-on encore vous retrouver aux tables de jeu?
Si l'en ai le temps. La dernière fois. J'ai remporté 27.000 dollars au poker! J'ai appris à jouer avec ma sœur. Mais je pense que c'est surtout ma petite robe qui a déconcentré les joueurs!
Vous aimez séduire?
Quelle femme oserait prétendre le contraire? J'ai toujours adoré les bikinis. Si je me suis habillée de façon plus stricte à mes débuts, c'était pour attirer l'attention sur ma voix, pas sur mon nombril. J'ai été lancée comme une jeune fille modèle! Mais j'avais un corps. Je n'étais pas Mary Poppins. Aujourd'hui, je me sens sexy, en accord avec moi-même. Mais lorsque je fais du shopping, je mets un chapeau, des baskets et un pantalon informe C'est rare que les gens me reconnaissent…
Les hommes que vous rencontrez désirent-ils retrouver en vous la poupée sensuelle qu'ils voient dans vos clips vidéo?
Sans doute. Mais si j'aime beaucoup flirter, je ne vais jamais plus loin un premier soir. Les histoires d'une nuit, ça ne m'intéresse pas. Les hommes de ma vie, je les compte sur les doigts d'une main. Eux seuls peuvent témoigner que dans mon lit, je suis prude.
