Super Diva

Mariah Carey n'est pas une héroïne virtuelle de la chanson R&B! Elle peut être enrhumée, faire des dépressions nerveuses, en vouloir à son ex-mari pour les sales moments qu'il lui a fait endurer, s'enthousiasmer pour un remix hip-hop hardcore, et travailler dur, encore et toujours. Mariah Carey est une fille normale. Elle fait tout pour nous en convaincre, et on veut bien la croire.

R&B (FR) September 2001. Text by Jean-Éric Perrin.

“Tu veux quelque chose à boire? Ton magazine est cool! J'ai pris froid, je ne peux pas parler fort, j'espère que tu m'entendras assez?” Mariah Carey, quand elle accueille le visiteur dans sa suite du Plazza Athénée, en ce mois de juillet, semble effectivement très enrhumée!

Est-ce bien raisonnable, aussi, dans ces circonstances de donner des interviews, habillée en Mariah Carey?

La diva aux 140 millions d'albums vendus reçoit moulée dans un short en jean découpé, réduit à ce qui, aux yeux de la police, serait le minimum toléré en matière de tissu couvrant. Elle porte également un top noir à fines bretelles qui a définitivement renoncé à couvrir son buste généreux, car il ne faut pas trop lui en demander non plus. Une paire de mules à talons complète la panoplie, qu'elle laisse au pied du canapé pour s'y blottir, agrippant un coussin fleuri pour s'en faire un maladroit rempart contre l'air conditionné qui, dans les palaces internationaux, crache sa fraîcheur imperturbable.

Justement, Mariah, quelle est cette image “pouffe” que tu affiches dans ton dernier clip?
Je ne pense pas que la Mariah qu'on voie dans “Loverboy” soit une bimbo! Le terme exact, c'est “campy,” kitsch… David La Chapelle, le photographe qui a réalisé le clip, a un sens aigu du “camp”! Si tu connais son travail, tu vois tout à fait ce que je veux dire par là. Dans ce clip, il m'imagine comme une de ces pinups qui servaient à faire vendre des enjoliveurs. J'ai trouvé ça cool, et on l'a fait ainsi. Le truc, c'est qu'au début de ma carrière, tout le monde voulait que j'aie l'air “sérieuse.” Je peux être sérieuse, quand il le faut, mais ce n'est pas exactement ce que je suis. La vérité, c'est que je peux rester ici toute la journée à écouter ma petite radio idiote, habillée dans une tenue ridicule. Et alors? Qui ca intéresse? On s'en fout. Quelle importance tout cela a-t-il?

Tu apparais cependant sous une apparence de plus en plus sexy, au fur et à mesure de ta carrière…
Il s'agit d'une liberté. Ma liberté, de m'être éloignée de gens oppressants, qui voulaient que je n'aie qu'une seule apparence, et une image figée. Parce qu'ils se sentaient en insécurité avec moi. Mais maintenant, je peux faire tout ce que je veux. Je dépasse ma simple image de femme sexy en ajoutant un peu d'humour.

C'est évident que tu joues avec cette image. Ce n'est pas au premier degré.
Oui, c'est vrai que dans la vraie vie, je ne suis pas une allumeuse, j'entretiens des relations normales avec les gens, et je m'habille comme tout le monde.

Livre des Records

Normal! Ou'est-ce qui est normal, pour l'artiste qui restera dans l'histoire comme la quintessence des années 90? Celle qui a aligné 15 chansons n°1 des charts aux USA, position qui la place juste derrière les Beatles (20 n°1) et Elvis Presley (18 n°1) dans le classement des champions toutes catégories. Quatre albums classés N°1, également, dans la décennie Mariah, huit albums certifiés triple platine et plus, seule femme à avoir vendu deux albums distincts a plus de 10 millions d'exemplaires (Music Box et Daydream). Un tourbillon de chiffres qui nous amène à cet été 2001 de tous les dangers, avec la sortie de Glitter, le film qu'elle a< produit, dans lequel elle tient le premier rôle, et qui ressemble fort à sa propre vie. Une petite fille bi-raciale vient à New York, enchaîne les petits jobs et les tentatives de faire entendre sa voix. Elle rencontre un soir un homme apparemment puissant, qui accepte d'écouter sa démo, dans sa limousine. Il s'appelle Tommy Mottola, il est PDG de Sony Music. Il a vingt ans de plus qu'elle, la signe, l'épouse, et en fait l'artiste majeure de l'époque. Tout cela est plus ou moins dans le film, à quelques détails près, sur lesquels elle insiste. Tout le monde sait à quoi s'en tenir… Ce qui est sûr, C'est que Mariah fait tout son possible pour affirmer ses racines noires (son père est afro-américain d'origine vénézuélienne).

Avec ton précédent album et avec celui-ci, tu sembles chercher à t'approcher de plus en plus du marché “urbain,” en collaborant avec des rappeurs comme Snoop ou Busta Rhymes, ou avec des producteurs issus, eux aussi, du rap. Est-ce une chose qu'on t'interdisait de faire auparavant?
Non, je l'avais déjà fait, mais ces chansons ne sont peut-être pas sorties en single ou n'ont pas bénéficié de video, ou de remix, passant ainsi plus inaperçues. Mais la musique que j'écoute, c'est essentiellement du gospel et du rap. (N.D.L.A. : elle feuillette nerveusement son « CD Case » de voyage, un outil phénoménal, gros comme une encyclopédie, qui doit contenir à vue d'œil quelque chose comme 200 CD) Il v a des chansons que l'ai faites avec des rappeurs, en 1995, que les médias ignorent peut-être. Comme “Fantasy” avec Old Dirty Bastard, ou le remix de “Always Be My Baby” avec Da Brat et Xscape. Le truc, c'est encore une fois qu'il ne m'était pas permis auparavant, de sortir en single mes chansons préférées. Ou alors je pouvais le faire, mais on me disait (N.D.L.A. : mimant un ton colérique): “Ça va ruiner ta carrière…!” Je leur répondais: “Non, ce n'est pas grave, c'est juste une chanson.” Un titre comme “Vision Of Love” a été n°1 des charts r&b avant de l'être dans les charts pop. Mes racines sont dans la musique r&b, je suis moitié noire, moitié blanche, je ne suis pas une chanteuse pop. Si tu regardes ce que j'écoute, tu vois…

Je vois que tu transportes beaucoup de CD avec toi!
Oui, parce que je sais quand je vais m'emmerder, et j'ai besoin d'avoir de la musique autour de moi. Entre les interviews, parfois, je dois me tenir éveillée, c'est dans ces moments particuliers que j'écoute ça. (N.D.L.A.: Elle met, au volume maximum de son déconcertant poste radio CD en plastique rose, façon Barbie, qui la suit partout, MOP et le remix de “Ante Up”). Pour des moments plus calmes, et pour me relaxer, j'ai aussi du gospel, ou du Stevie Wonder (N.D.L.A.: elle joue un vieux Stevie…). J'ai grandi là-dessus. Et le premier disque que j'ai acheté, c'était Sugarhill Gang. Ou peut-être Off The Wall, mais celui-là, je crois plutôt qu'on me l'avait offert.

Les Années 80

On en vient à Glitter, ce nouvel album…
C'est la musique de mon film. Ce n'est pas une fausse B.O., c'est la vraie musique qu'on entend dans le film. J'ai écrit les ballades pour des scènes spécifiques de l'action. Elles sont destinées à accompagner ce qui se passe à l'écran. Quant aux up tempos, comme l'action du film se déroule en 82-83, et qu'il y a des rappeurs d'aujourd'hui, on a mixé le son pour qu'il ait une couleur 82 mélangé à 2001. Mais on ne va pas entendre Ludacris rapper dans le film, par exemple. C'est un disque de party, parce que le film se passe dans les clubs de cette époque.

Tu sortais beaucoup dans les clubs, à cette période?
Hé, j'étais en sixième! J'étais un peu jeune! Mon frère, lui, sortait pas mal. Il a été videur et barman, dans ces clubs, à New York. Il a dix ans de plus que moi. J'écoutais DJ Red Alert, et les mix shows à la radio. J'ai littéralement grandi en suivant l'expansion du hip-hop.

La scène musicale du début des eighties, à New York, était très mélangée. As-tu aussi écouté Blondie, par exemple?
Blondie, absolument! Il y a d'ailleurs une de ses chansons dans le film! Quand tu as 12 ans, par exemple, tu écoutes des chansons parce qu'elles sont dans l'air du temps. Je me souviens que les Cars avaient un gros succès, et qu'avec mon frère et mes copains, on les écoutait tout le temps, et j'adore les Cars. Tu vois, parmi les disques que j'ai là avec moi, on trouve tous les Chaka Khan, mais aussi DMX ou DJ Quik. Je ne suis pas unidimensionnelle, j'aime quantité de choses différentes, en termes de musique.

Je suppose que la reprise de “Last Night A DJ Saved My Life,” ou le remake de “Candy” de Cameo, avec Larry Blackmon, sur “Loverboy,” tout cela a beaucoup à voir avec la période où se situe le film…
Bien sûr, j'ai aussi travaillé avec Rick James, sur une nouvelle chanson, “All My Life,” ce qui a été pour moi une super expérience. À cause de sa musique, que j'adore, et à cause des Mary Jane Girls, le groupe de filles qu'il produisait… À l'époque, dans les années 80, j'écoutais tout ce qui passait à la radio, parce que je ne pouvais pas me payer des disques. Red Alert, Chuck Chillout, tous ces DJ m'apportaient les dernières productions hip-hop et funk. J'écoutais “Last Night A DJ Saved My Life” par Indeep, j'écoutais “She's Strange” par Cameo, Kurtis Blow, LL Cool J avec “My Radio” ou “Rock The Bells…” Je vivais à travers la radio, d'ailleurs aujourd'hui je ne me sépare jamais de la mienne!

En tout cas, ton album essaye de redonner ce feeling un peu innocent du funk et du hip-hop des années 80… Tu as essayé de mixer le feeling de cette époque et celui d'aujourd'hui? Oui, (elle tousse) excuse-moi, j'ai attrapé ce stupide rhume, et je dois vraiment dormir un peu pour me sentir mieux. Oui, donc ce que je voulais, dans ce film, c'est qu'on sente vraiment 1982. L'album, lui, c'est 1982 qui rencontre 2002. pour les up tempos. Les ballades, quant à elles, sont plutôt hors du temps.

Culture Hip-Hop

Tu as donc aussi travaillé avec les rappeurs qui comptent aujourd'hui: Da Brat, Mystikal, Ludacris, Busta Rhymes…
Il y a aussi un producteur qui s'appelle Damizza, qui a beaucoup travaillé sur cet album, ensemble nous avons fait “If We” avec Nate Dogg et Ja Rule, et depuis on est très amis. Il y a DJ Clue, DJ Clark Kent, et bien sûr Jimmy Jam et Terry Lewis On a fait la plupart des ballades conjointement.

À propos des ballades, on a beaucoup glosé sur tes octaves, et ta capacité phénoménale à chanter, mais on a aujourd'hui l'impression que tu le fais de manière plus naturelle, sans avoir à forcer, ou à faire de démonstration, comme n'importe quelle Céline Dion!
C'est vrai que je peux monter encore très haut chercher une note, si j'en ressens le besoin, mais bon, je laisse Céline Dion faire son numéro ! On est différentes, on ne vient pas du même univers. Déjà, elle ne fait pas de up tempo, et moi j'ai besoin de faire des disques hip-hop dans l'esprit, parce que j'aime ça. Je fais des ballades parce que j'aime ça aussi. Je respecte les autres chanteuses, en tant que telles, mais moi je produis mes disques, et j'écris mes chansons. Parfois j'aimerais bien être comme celles qui arrivent et n'ont plus qu'à travailler en tant qu'interprète. Je pourrais faire ca aussi. Mais avec cet album, et avec le film, qui représente trois ans de travail, quand je chante les ballades, principalement, elles ont plus de profondeur, à cause de tout ce que j'ai vécu à travers elles. “Last Night A DJ Saved My Life,” je l'ai chantée à sept heures du matin, il n'y a pas de notes très hautes, c'est comme l'original, et Clue, quand on l'a faite, m'a dit: “On n'y touche plus, on la laisse comme ça, on garde ce premier jet.” Pour moi c'est une question d'expression personnelle.

Comment as-tu choisi ces invités, comme Mystikal, Ludacris, Da Brat…
Brat joue dans le film. Et on est aussi de bonnes amies. Ça se fait de façon naturelle: les producteurs qui travaillent avec moi ont des idées, on est amis avec certains artistes, les connexions se font… Il y a un côté familial, comme avec Brat. Et puis on se fait de nouveaux amis pendant ce genre de collaborations. Et puis je suis fan des disques de certaines personnes. Alors je les appelle, et leur laisse un message…

On imagine que ça marche encore plus dans l'autre sens: il doit y avoir des dizaines d'artistes qui essayent de te joindre et te supplient de chanter un featuring avec eux!
Sans commentaire!

Tu aimes te livrer à des collaborations?
À ton avis? Tu as vu le nombre de featurings que j'ai fait! Bien sûr, j'adore ça, avant tout parce que je suis fan de musique, quand on trimballe un CD Case de la taille et du poids du mien, tout cela paraît clair! Sans parler d'un autre CD Case que j'ai dans ma chambre à côté, avec des trucs nouveaux.

Spiritualité

Quelle était ton idée, quand tu as décidé de faire ce film et ce disque sur cette période du début des années 80?
J'aime cette période. Je n'ai pas écrit le scénario, mais l'en ai donné le point de départ. On m'a dit alors que j'étais dingue, parce que personne ne voulait entendre parler des eighties. Mais le temps que ça se fasse, elles sont revenues à la mode!

Quelles sont tes chansons favorites de cette période?
J'en ai utilisé la plupart, sous forme de samples ou de reprises. “Fantasy” reprenait une boucle de Tom Tom Club. Il suffit d'écouter mes disques pour s'en rendre compte.

Aujourd'hui, quelles sont tes chansons favorites?
Tu viens d'en entendre une: “Ante Up” par MOP. Le remix avec Busta. J'aime un grand nombre de rappeurs, des gens que personne ne me soupçonne forcément d'écouter. J'aime les albums de Jay-Z, j'adore son tout nouveau single, qui n'est pas sur son album, c'est ce que j'écoute ces jours-ci. Mais j'aime aussi beaucoup son dernier album, Dynasty. Beaucoup de choses, en réalité, regarde mon CD Case. J'aime Funkmaster Flex, j'aime Eminem, ça c'est un grand disque… Et puis des choses plus anciennes, et du gospel.

Tu as une expérience dans le gospel?
Ma grand-tante est pasteur, une sorte de guérisseuse, et de prêcheuse, dans une église Pentecôtiste. C'est elle qui a marié mes parents, donc j'ai des liens avec tout ça, je suis née là-dedans, mais en même temps je ne suis pas vraiment branchée dessus. Cette femme était une personne avec un pouvoir spirituel très fort, et impressionnant. Mais voilà, je ne suis pas fourrée à l'église toutes les cinq minutes !

Grand Ecran

Après Glitter, on verra Mariah dans Wise Girls, une sorte de les Affranchis au féminin. La chanteuse avait déjà joué un tout petit rôle, celui d'une chanteuse d'opéra, dans The Bachelor, et avait signé, il y a quelques années, pour un rôle dans Double O Soul, une sorte de James Bond Black, avec Chris Tucker, mais le film ne s'est jamais fait…

Parle-nous de ton dernier film.
Je viens de finir Wise Girls, c'est avec Mira Sorvino. Une sorte de film de mafia, mais très pointu, c'est ce qu'on appelle aux USA un “film indépendant.” Mon personnage est une serveuse de Staten Island, qui est aussi dealer de drogue. Elle parle avec un accent un peu latino, très “rue.” Ce n'est pas un film que j'ai fait pour l'argent, je l'ai fait pour l'expérience, et le plaisir de jouer la comédie.

Parce que Glitter, en revanche, est un film proche de ta propre vie…
Non, la fille de Glitter grandit en foyer, elle ne sait pas pourquoi sa mère l'a abandonnée, or dans ma vie, je suis très proche de ma mère. Mais bon, les deux personnages sont des chanteuses, et il y a des similarités. Pour revenir à Wise Girls, tout le monde m'a dit que j'étais folle de le faire, parce que c'est très différent, très “branché,” mais j'ai vraiment besoin de pouvoir exprimer différentes parties de ma créativité.

Cela veut-il dire que tu vas donner de plus en plus de ton temps au cinéma?
Je chante et j'écris des chansons sans arrêt. C'est comme une seconde nature chez moi, même si je travaille dur sur un film, en rentrant chez moi, je vais écrire une chanson. Ce qui est sûr, c'est que je n'éprouve pas le besoin d'être la star d'un film, je suis prête à jouer des petits rôles, s'ils sont intéressants.

Mais pourquoi alors avoir attendu si longtemps, avant d'intégrer le monde merveilleux du cinéma?
Parce que ma relation précédente ne m'y autorisait pas. Maintenant je suis libre de le faire. Dans le passé, une certaine personne m'interdisait tout simplement d'approcher ce monde-là.

Quelles différences vois-tu entre le monde de la musique et celui du cinéma?
En tant que personne créative, je ne fais rien pour devenir la plus grande star d'un domaine quelconque. Tout ce que je fais, c'est parce que j'aime avoir cette possibilité d'exprimer ce que j'ai à dire. C'est pour ça que je chante. C'est pour ça que je fais de la musique. C'est pour ça que je produis. C'est pour ça que je joue.

Divas

Quand tu es passée de Columbia à Virgin, on a beaucoup parlé de chiffres énormes, de jalousie de la part de Janet…
Je ne suis pas jalouse de Janet, puisque je suis fan de Janet!

C'est elle qui était supposée être jalouse, parce que tu venais piétiner ses plates-bandes de diva de Virgin records!
Oh? je ne sais pas. Je ne la connais pas, elle. J'admire son travail, et je pense que tout cela n'est pas vrai. Si j'étais allée chez Arista, le label de Whitney, on aurait fait les mêmes commentaires, j'imagine! Et puis si un label n'a pas déjà de diva, comment est-il supposé savoir comment traiter avec elle? Pas que je sois une diva, même si je suppose que j'en suis une, (putain, qui peut le savoir?), mais je sais seulement que dans les débuts de ma carrière, l'ai été dépouillée, parce que j'étais très jeune, innocente, et stupide. Et quelle que soit ma fortune, tu vois que je suis ici, malade, mais quand même en train de travailler, parce que j'ai un nouveau projet à vendre, que j'aime mes fans, et que je suis bénie de faire ce que je fais dans la vie.

Il semble que durant toutes ces années, Columbia essayait de te vendre seulement comme une diva, et te séparait du marché hip-hop.
C'est important pour moi d'embrasser tous les aspects de ce que je suis, ethniquement parlant, et en termes d'influences.

Ca nous fait revenir à Glitter. Dans les eighties à New York, il y avait un mélange racial dans la scène des clubs comme Danceteria ou le Studio 54, ce qui a disparu ensuite. Blondie a fait “Rapture” avec les rappeurs du moment. Le peintre Basquiat, qui venait du graffiti et du hip-hop, traînait avec Andy Warhol… Retrouve-t-on ce feeling dans le film?
En fait, dans le film, tu vois des break danseurs, et puis des gens flamboyants, genre drag queens, et puis des gens plus arty, genre east village… C'est effectivement très mélangé. Je pense sincèrement que cette atmosphère est fidèlement retranscrite dans Glitter, parce que le réalisateur a connu cette époque, et traîné dans les clubs comme Danceteria.

Fragile

Quand on a vendu 140 millions de disques, comme toi, la compétition existe-t-elle encore? As-tu parfois l'impression d'être au sommet du monde, ou sens-tu que tu dois te battre encore?
Mon sentiment, c'est que je dois toujours travailler dur. Car si tu commences à croire que tu es plus grand que la vie, tu te trompes. Personne ne l'est. Je ne suis pas en compétition avec qui que ce soit, l'essave juste de faire de mon mieux et de faire des albums qui me rendent heureuse.

Vas-tu faire une tournée?
Je ne pense pas. J'ai une voix très fragile, en fait, j'ai besoin de trois jours off entre chaque concert. Parce que je ne suis pas du genre à ne pas donner à mes fans 100% de ce que je peux faire.

Madonna vient de jouer à Paris, te sens-tu proche d'elle, du moins de ses choix de carrière?
Je respecte ce qu'elle a fait, en matière de business, et comme lanceuse de mode.

C'est tout?
Hmm! Non, c'est une icône. Je ne me sens pas l'obligation de dire des choses négatives sur les gens, mais je suppose que parfois, certaines femmes se sentent menacées par moi, et se croient obligées de dire des choses qui ne sont pas très jolies. À moi, elles paraissent viles et petites. Madonna est une icône, c'est tout ce que je peux dire! Moi, l'essaye juste d'être moi. Je suis toujours la même fille, qui dormait sur un matelas posé par terre, qui a déménagé 13 fois, et que personne ne comprenait alors. Aujourd'hui, mes fans me comprennent et tant que je peux continuer à m'exprimer, en tant qu'artiste, pour eux, c'est tout ce qui m'importe.